Une approche vivante et stratégique de la gestion des risques
Description de l'article de blog :
6/16/20253 min read


La gestion des risques dans les entreprises entre dans une nouvelle ère.
Longtemps cantonnée à la conformité, à l’audit ou à l’assurance, elle se transforme aujourd’hui en un outil stratégique à haute valeur ajoutée, capable d’éclairer les décisions clés, de renforcer la résilience et même… d’alimenter l’innovation. Comment ? En combinant deux leviers puissants et complémentaires :
L’analyse de la chaîne de valeur, pour cartographier les flux réels de création de valeur.
La double matérialité, pour croiser les impacts internes et externes dans une lecture intégrée.
Une nouvelle façon de penser les risques
Traditionnellement, les risques sont listés, quantifiés, classés.
Mais cette approche cloisonnée atteint vite ses limites face aux enjeux d’aujourd’hui :
crises systémiques,
interdépendances mondiales,
pression réglementaire croissante (CSRD, taxonomie verte…),
attentes renforcées des parties prenantes.
Ce qu’il faut, c’est changer de focale.
Ne plus seulement chercher à éviter les dangers, mais comprendre comment ils circulent dans l’organisation, où ils naissent, où ils se propagent, et quels leviers ils révèlent.
C’est là que la combinaison chaîne de valeur + double matérialité devient un véritable game changer.
Étape 1 – La chaîne de valeur comme carte des risques dynamiques
L’analyse de la chaîne de valeur offre une vision systémique et concrète de l’entreprise.
Elle permet de :
Visualiser les flux de valeur réels (matières, données, énergie, savoir-faire, relations…),
Identifier les points de dépendance ou de tension dans l’organisation (sous-traitants, équipements critiques, expertises rares…),
Mettre en lumière les zones de vulnérabilité en cas de rupture, de surcharge ou d’instabilité.
C’est une gestion des risques par les flux, par les liens, et non plus par les silos.
👉 Exemple : au lieu de se concentrer sur le "risque fournisseur" générique, on identifie le fournisseur spécifique qui conditionne une fonction clé ou une promesse client stratégique.
Étape 2 – La double matérialité comme grille de lecture des enjeux globaux
La double matérialité ajoute une dimension essentielle : celle de l’impact croisé
Elle pose deux questions clés :
Quels facteurs ESG peuvent affecter la performance financière de l’entreprise ? (matérialité financière)
Quels impacts l’entreprise génère-t-elle sur l’environnement et la société ? (matérialité d’impact)
Croiser ces deux dimensions permet :
de détecter des risques émergents que la comptabilité classique ne voit pas (épuisement de ressources, vulnérabilité climatique, pression réglementaire…),
de prioriser les enjeux réellement critiques, au regard de leur effet sur la performance et sur les attentes sociétales,
de rendre les arbitrages plus robustes, car ancrés dans une logique globale de durabilité.
👉 Exemple : si une activité émettrice de CO₂ est jugée peu "matérielle" au regard du chiffre d'affaires… mais critique en matière d’image ou de conformité à venir, elle mérite une attention immédiate.
La combinaison des deux : une approche vivante et stratégique
Quand on croise chaîne de valeur et double matérialité, on fait émerger une cartographie dynamique des risques qui :
suit les flux réels de création de valeur,
intègre les enjeux ESG internes et externes,
met en relation les fonctions, les partenaires, les actifs et les territoires,
alimente des scénarios proactifs (résilience, transition, innovation, reconfiguration).
C’est une approche:
systémique : elle connecte les éléments plutôt que de les isoler,
contextualisée : elle s’ancre dans l’écosystème réel de l’entreprise,
orientée solutions : elle ouvre des pistes d’actions concrètes, au-delà de la seule prévention.
Le risque comme tremplin pour l’innovation et la performance
Cette nouvelle approche révèle que certains risques sont aussi des signaux d’opportunités :
un risque climatique met en lumière la nécessité d’innover dans les circuits courts,
un risque social révèle une attente client sur l’éthique ou la transparence,
un risque de dépendance fournisseur invite à développer des partenariats plus durables ou plus locaux,
un risque réglementaire déclenche une révision du modèle économique vers des logiques bas carbone ou circulaires.
Ainsi, la gestion des risques devient un espace de créativité stratégique.
Elle alimente non seulement la résilience, mais aussi la compétitivité, la marque employeur, la relation client et l’accès au financement.
En résumé : une gestion des risques augmentée
En combinant analyse de la chaîne de valeur et double matérialité, les entreprises peuvent :
mieux comprendre les mécanismes de vulnérabilité dans leurs activités,
identifier les leviers d’action pertinents à court, moyen et long terme,
mettre en cohérence leurs enjeux financiers, opérationnels et sociétaux,
et surtout, transformer la gestion des risques en levier de transformation durable.
Et vous ?
Avez-vous déjà expérimenté cette approche dans votre entreprise ou votre secteur ?
Souhaitez-vous en savoir plus sur la manière de la mettre en œuvre concrètement ?
Partagez vos retours, vos projets ou vos questions : je serais ravi d’échanger avec vous.